En route pour boucler le Nord

Après dix huit jours à Waipu je reprends le volant de mon fidèle destrier pour une semaine de route autour de la pointe nord de la Nouvelle-Zélande, histoire de découvrir les dernières pépites de cette partie du pays. Je récupère à Whangarei Alice, une française arrivée le même jour que moi sur les terres maories, avec les même plans de route.

Une co-pilote ça prend de la place

Après avoir fait le plein de "regular 91" et l'acquisition d'une ou deux paires de chaussettes de randonnée anti-moustique et d'une carte routière, nous voilà en route direction la petite ville côtière de Russell. L'autoroute 1 mène directement à la "bay of islands" où se trouve notre destination mais nous préférons prendre l'historique et bien plus charmante "Russel Road" qui nous réserve des arrêts fréquents pour admirer différents point de vue.

La station service locale

Toi toi mon toit

Incroyable ces pièces qui trônent au dessus du paneau

Jamais loin de la mer, jamais loin du vert

Seulement 86 kilomètres de route en une après midi pour profiter pleinement de cette magnifique côte sous un ciel bleu avec en prime un coucher de soleil des plus reposants avant d'atterrir dans notre auberge de jeunesse.

En mode carte postale

Nous nous délectons de ce coucher de soleil et arrivons à la nuit tombée à Russell. Deux jours avant notre départ j'avais quand même repéré une auberge sympa dans cette ville, mais j'avais oublié de noter l'adresse et le numéro de téléphone. Après plus de deux semaines de HelpX les réflex d'itinérants se perdent et nous voilà à la recherche tant bien que mal de cette auberge dans l'obscurité des environs. Par sécurité et surtout parce nous ne trouvons pas, nous préférons demander au seul restaurant ouvert en ville; un resto thaï au nom élaboré de "tuktuk Bangkok". Muni de notre carte routière et du nom de l'auberge retrouvé dans un mail, nous essayons d'entrer en communication avec la maîtresse des lieux thaïlandaise. Heureusement son fils cuisto nous a trouvé le numéro de téléphone de l'auberge sur son iPhone (enfin on a trouvé quand il nous a prêté son iPhone). La situation était digne d'une finale de Pekin Express. Je réussi à joindre la manager de l'auberge qui nous dit de rester là où on est, elle viendra nous chercher pour qu'on la suive jusqu'à l'auberge car c'est bien trop compliqué de trouver de nuit. Parfait ! Nous voilà escortés par une adorable mamie kiwi jusqu'à notre toit pour les deux prochaines nuits. On découvre alors une petite auberge tenue par un couple d'anciens très accueillants et chaleureux. Le repas sera composé de noodles et de Choco Pops, nous ferons les courses le lendemain désormais.

Le jour suivant, sous les conseils avisés de Ron, nous décidons de faire les quelques courtes randonnées des environs. Certaines sympas d'autres moins, nous passons une agréable journée hors des sièges du véhicule. La fin de journée est de nouveau propice à un très jolie coucher de soleil sur la baie.

On ne détériore pas la végétation ici, ni même un arbre tombé

Impossible de perdre Alice

Pas farouche l'oiseau

Port de Russell

Le lendemain il nous faut prendre le ferry pour atteindre l'autre côté de la baie et la ville d'Opua. Nous longeons la côte qui borde la baie et découvrons les ville très touristiques de Kerikeri et Paihia. Les interlocuteurs que l'on trouve aux offices de tourisme sont aussi aimables et serviables qu'une porte de prison. Mais enfin l'un d'eux nous donne l'adresse de l'office du DOC ("Department Of Conservation") et nous y rencontrons là bas un pur passionné de rando et de forêts. Il nous donne la bonne idée de passer une nuit en camping au milieu des bois avec des randos plutôt cool autour. Il nous conseille également la chute de kerikeri et un point de vue surplombant la baie, les deux au top !

Rapide traversée d'une dizaine de minutes

Kerikeri falls

Nous décidons de passer la nuit a Whangaroa, où nous avions au préalable noté le numéro de l'auberge, l'adresse, avec même un plan sur l'iPad ! Mais nous ne trouvons pas...alors encore une fois on demande l'aide d'une sympathique kiwi qui nous indique facilement notre auberge pour la nuit. La vue sur l'eau est parfaite depuis la chambre et nous avons même le droit à une séance jacuzzi. Au top encore une fois !

Dure la vie de backpacker

La journée suivante est chargée de pluie alors on réfléchit un peu et on se dit que c'est le moment pour faire pas mal de route et attendre le retour du beau temps pour la randonnée en forêt. Direction Henderson Bay, l'une des dernières auberges avant la pointe nord; Cape Reinga. Nous commençons à nous lasser des 2 CDs achetés en route, alors on espère trouver une cassette audio où il est possible de brancher un iPod. La chance nous sourit encore une fois et le premier magasin suffit pour tomber sur cette pépite technologique pour la modique somme de 3$NZ !

 

Foggy day in Whangaroa Harbour

Meilleur investissement du voyage

Vingt quatre heures plus tard le soleil est de retour pour nous dévoiler la magnifique route jusqu'au Cape Reinga aiinsi que son phare à l’extrémité. Pour les maoris cet endroit est sacré car c'est ici que les esprits des défunts s'échappent pour retrouver leur terre natale au delà de la mer. C'est également en ce point que la mer de Tasmanie et l'océan Pacifique s'entrechoquent, très symbolique pour les locaux.

Le phare de Cape Reinga

Chacun à le droit...

..à sa petite photo

Pour le retour nous prenons une portion de la célèbre "90 mile beach", où les véhicules à quatre roues motrices peuvent emprunter la plage déserte de touristes. Super arrêt au milieu de cette plage sans fin. Heureusement Alice me fait remarquer que l'eau remonte vite et nous embarquons de nouveau avant de croiser une otarie venue se réchauffer hors de l'eau. Celle-ci n'a pas trop apprécié que je me mette devant elle et en a profité pour me charger. Petite montée d'adrénaline tandis qu'Alice se marrait bien de la scène.

90 mile beach !

L'otarie aux aguets

L'otarie qui charge

L'otarie qui a perdu

La copilote devient pilote

L'après-midi nous prenons la direction de Puketi forest pour profiter du beau temps et s'installer au camping du DOC. Une douche froide nous attend et surtout une ribambelle de Kauri, les arbres spécifiques de la région. Malheureusement à la préparation du dîner notre réchaud ne semble pas d'humeur à s’emboîter avec la bouteille de gaz. Notre bonne étoile n'étant jamais loin, un couple Australo-Canadien nous propose gentiment d'utiliser leur campervan, la douche sera froide mais le repas chaud !

Bien entourés

Yummy!

Le lendemain nous partons pour trois heures de randonnée à travers la forêt de Puketi mais surtout dans la boue omniprésente. Le dépaysement est parfait malgré quelques glissades.

Nous choisissons de poursuivre le road-trip dans le Hikurangi Harbour, avec un détour obligé par Rawene, une petite ville tranquille imprégnée par la culture maori, où apparemment la cohabitation avec les "Pakeha" (les blancs) se déroule très bien.

Le Boat Shed Café de Rawene

Sur la route

Nous passons la nuit dans un camping du DOC encore, mais cette fois douches chaudes et plaques électriques sont au rendez-vous. Le camping se situe à l'entrée de la Waipoua Forest, donc le lendemain nous en profitons pour aller admirer les Kauri géants pouvant atteindre jusqu'à 50 mètres de haut pour 14 mètres de circonférence. On se sent encore bien petits face à cette nature dominante.

Tane mahuta : le seigneur de la forêt

The four sisters

The four sisters

Nous descendons la côte mais malheureusement il n'y a plus de camping du DOC sur notre route. On décide alors de reprendre l'option "backpacker" (alias auberge de jeunesse) dans la petite bourgade de Ruawai. Nous y arrivons (facilement cette fois !) mais il nous faut demander les clefs à la station service en face. Sauf que le pompiste nous apprend que tous les lits sont réservés pour ce soir. Alors il nous propose un motel bon marché un peu plus loin en ville. Nous arrivons à l'hôtel Ruawai et sommes accueillis par une motarde locale qui nous offre la chambre pour 50$ à deux. Le même prix que l'auberge, super ! Le temps s'est comme figé depuis les 60's dans cette intérieur kitsch mais confortable.

Après avoir engloutis nos sandwichs dans la chambre on se dirige vers le bar de l'hôtel pour prendre un verre. Dans le nuage de fumée on aperçoit deux clients et la femme qui nous a accueilli avec son mari motard aussi qui tiennent le bar. Nous apprenons que nous sommes leurs premiers clients français ! D'entrée ils nous parlent du Rainbow Warrior et nous demandent quelle est la version que l'on donne à nous petits français. Cette tragédie s'est déroulée non loin d'ici et est encore très présente dans les esprits. Heureusement, les anti-français se font rares aujourd'hui. Autour d'une "DB" (bière locale) l'un des clients, "Cheaper", nous raconte blagues, anecdotes, un peu tout ce qui lui passe par la tête et c'est à mourir de rire. Ceci étant peut-être dû également aux shots de liqueurs de Whiskey que nous offrent la barmaid.  C'est vraiment incroyable de se retrouver là, parmi ces gens à discuter, échanger et surtout bien se marrer. Le road trip ne pouvait trouver meilleure conclusion, au TOP !

L'hotel ruawai

La kitchenette avec le frigo qui va avec

Une soirée mémorable !

La carte de notre road trip

La carte de notre road trip

Pour conclure et pour vous féliciter d'être venu au bout de ce post, voici une vidéo qui présente les différentes routes que l'on a pu emprunter. Cliquez et savourez.