Au bout du bush
/Voilà un moment que je n'ai pas posté sur le blog, car bien occupé pour mieux le remplir par la suite !
On remonte donc d'une quinzaine de jour, après un court HelpX de quelques jours chez une mamie kiwi qui me récitait des prières dans mon dos lorsque j’œuvrais dans son jardin. Après cette expérience mémorable, je rejoins ma copilote aux environs d'Auckland direction le sud cette fois et les environs de Waikato. Là bas, nous attendent deux jeunes kiwis, Tim & Jed, pour un wwoofing (c'est du HelpX 100% bio) de quelques jours également. On ne sait pas trop à quoi s'attendre mais les échos sont unanimes, ce sera fun !
Le rendez-vous est donné dans une ferme biologique avec un panneau annonçant "spiritual experience" (expérience spirituelle pour les non-bilingues). Les deux jeunes et une vieille dame nous y accueillent. Elle nous demande rapidement si nous avons déjà reçus le rite d'accueil maori. Malheureusement nous n'avions pas eu le droit jusque là, ni même dans les endroits les plus touristiques que j'évite au maximum. Suite à notre réponse négative elle nous demande de nous rassembler et de former un rond avec nos mains, puis se met à réciter des chants maoris. Nous voilà officiellement les bienvenus en terre néo-zélandaise ! Tim nous diras par la suite que cette femme est très respectée ici, que c'est une sorte de sorcière. C'est un privilège pour nous de recevoir cet accueil par une telle personne. Remis de nos émotions nous arrachons quelques arbres avant de rejoindre la réelle ferme où nous allons travailler les prochains jours.
C'est en fait dans la propriété des parents de Tim, entourée de vaches, moutons, chevaux, ruches et surtout du bush (forêt dense) que nous atterrissons. Jed nous propose de préparer nos affaires (tenue de rechange, serviette de bain,...) sans vraiment que l'on comprenne pourquoi. Quelques minutes plus tard il déboule en quad et nous invite à monter à bord. Le voyage se fait à bonne vitesse à travers la forêt dans des chemins peux battus et très boueux. Au bout de dix minutes et après une belle flaque je me retrouve couvert de boue alors qu'Alice et Jed n'ont rien. Peu importe, les sensations sont largement au rendez-vous à travers cette jungle.
Nous arrivons à notre point de chute, une vieille bicoque spartiate et surtout très peu entretenue.
Alice et moi sommes peu confiants quand à notre capacité à dormir dans ce débarras. Mais on ne se décourage, on saisit un balai et des sacs plastiques au bout de chaque main pour rendre l'endroit "habitable" autre que par des rats. On a quand même dû en déloger un d'un matelas.
Le ménage fait, Jed nous prépare un feu pour le repas du soir, au menu; kumara (patate douce d'ici), pomme de terre, poulet ! Un peu plus tard, il nous montre le "fire bath", à savoir la baignoire installée près de la rivière, chauffée au bois. Après un bon repas, chacun tour à tour expérimente cette idée de génie. L'expérience est simplement géniale ! Me voilà glissé dans une eau à une quarantaine, voire cinquantaine de degré au milieu de la forêt avec le bruit de la rivière en fond et les "glow worm" en guise de papier penit. A recommander de toute urgence !
Le lendemain on se dit finalement que l'on a bien dormi, loin des rats et qu'on peut enchaîner avec une autre. Avant cela, nous revenons dans la maison des parents pour deux heures de désherbage. Jed nous évoque l'idée de faire du kayak dans l'après midi ou le lendemain, mais au vue du beau temps nous sautons sur l'occasions pour en faire le jour même.
La remorque harnachée au van nous voilà en route pour la rivière Waikato, la plus longue de Nouvelle-Zélande. Jed nous donne quelques informations où naviguer mais son fort accent d'ici nous empêche de bien tout comprendre. Tant pis, à nous l'aventure, à nous le waikato !
La deuxième soirée ressemble fortement à la première et personne ne résiste à un nouveau bain.
Le jour suivant on quitte pour de bon notre campement pour encore quelques heures de désherbage. La mère de Tim nous a quand même fait une belle frayeur lorsque elle a surgit dans la maison en criant avec sa combinaison d'apicultrice. Après un étalage de miel sur sa piqûre à la lèvre elle nous raconte que les abeilles n'étaient pas d'humeur aujourd'hui et qu'elles avaient trouvé l'entrée dans sa blouse pour venir s'introduire dans son nez et sa bouche. Plus de peur que de mal, elle finit par nous proposer l'une de ses mixtures maison aux vertus probiotiques.
On a vraiment pris plaisir pendant ces trois jours dans le bush, à vivre au plus près de la nature mais on est tout de même content de retrouver un brin de civilisation et notamment une douche chaude.
Malheureusement durant cette expérience inoubliable mon fidèle réflex est resté loin de cette agitation, d'où le peu de photo et la qualité plus sommaire du valeureux compact d'Alice. Je vous rassure, le prochain post promet de bien belles captures, très vite !