Great Walk Part II : Le mystère du Taranaki coupé
/Après une semaine riche en découvertes du coté de New-Plymouth, nous reprenons la route vers l'est en direction du Parc National du Tongariro pour notre deuxième Great Walk. Nous quittons de vue peu à peu le superbe Taranaki pour nous engouffrer dans les paysages vallonnés de Nouvelle-Zélande. Surprise, au détour d'une crête nous apercevons ce que nous pensons être le Taranaki, mais il semble s'être fait coupé le sommet... La montagne qui se dresse devant nous s'avère en fait être ce qui nous attend pour les quatre prochains jours, exciting!
Plus on se rapproche, plus on découvre les sommets enneigés du premier parc national de Nouvelle-Zélande. Cette année l'hiver a pas mal trainé, ce qui explique la neige encore bien présente et les rares degrés : 3° en bas et -8° au plus haut point de la marche. On n'est pas hyper équipés mais on a le nécessaire, ça devrait le faire et les filles se munissent de bouillottes.
Après une bonne nuit au camping au pied du parc, on est frappés au matin par le froid mais heureusement le soleil est là pour contre carrer les plans des températures glaciales. Les barres de céréales et les noodles dans le sac, on peut partir pour quatre jours à travers le Tongariro !
Le premier jour est plutôt relax, seulement 4 heures de marche sur un terrain relativement plat, c'est plus une mise en jambe pour le lendemain. On marche en direction des sommets alors la vue est plutôt sympa quand on lève la tête. On arrive tranquillement sous le soleil à notre premier refuge où matelas et poêle nous attendent. Il y a plus de monde que pour notre première Great Walk car un groupe d'une quinzaine de collégiennes occupent les lieux pour boucler leur année scolaire. Mais l'ambiance est sympa et un ranger est là pour nous donner les conditions météo pour les prochains jours. J'en profite également pour lui demander si l'ascension du Mount Ngauruhoe est possible (le fameux Taranaki coupé) le lendemain. Il nous dit que c'est possible mais qu'il faut être vigilant car la marche est très difficile; chutes de pierre, neige, glace,... Ça a pour effet de refroidir quelque peu mes deux acolytes mais ça ne m'empêche de vouloir grimper ce sommet ! Un anglais et une allemande présents dans le refuge souhaitent également faire l'ascension alors on choisit de le faire tous les trois le lendemain.
Le lendemain le soleil se cache derrière les épais nuages mais on décide quand même de tenter l'ascension car les nuages se dissipent aussi vite qu'ils n'arrivent. Le chemin pour le sommet se situe en fait sur le parcours habituel, c'est juste un détour en option de 3-4 heures. Finalement l'anglais ne se sent pas de gravir la montagne alors je pars accompagné de Valentina, l'allemande rencontrée la veille qui elle n'a qu'une envie c'est toucher le haut de cette montagne. Camille et Alice prendront le chemin classique et on décide se retrouver le soir au prochain refuge.
Dès le début de journée ça commence réellement à grimper mais on arrive sans soucis au départ de la fameuse ascension. Comme il s'agit d'un aller-retour je prends le luxe de laisser mon sac en bas en espérant de le retrouver au retour. Au début, la marche est la même qu'auparavant mais à partir d'un certain point on se retrouve à évoluer au milieu de cailloux, de cendres et de neige sur un terrain très pentu. A partir de ce moment la rando s'avère difficile parce que ça glisse énormément et on peut faire un pas alors qu'on va en glisser de deux. S'ajoute à cela le vent et le froid qui gèlent les extrémités. Qu'importe, ça fait du bien de galérer dans ce décor qui a servi au Mordor pour le Seigneur des Anneaux. La vue est magnifique sur le Mont Tongariro et les cratères. Après avoir "escaladé" plus de deux heures dans ce terrain hostile, la glace nous empêche d'aller plus haut, seuls ceux équipés de crampons et de pique peuvent aller plus loin. Ce n'est pas grave, on n'est qu'à quelques dizaines de mètres du sommet et on savoure notre belle montée.
La descente est bien plus rapide après avoir compris comment maitriser la glissage dans la cendre caillouteuse. Malheureusement une plaque de neige a fait chavirer ma coéquipière sur un rocher. Plus de peur que de mal, après une bonne barre de céréale nous repartons pour finir la descente et faire une photo finish devant le terrible mais superbe Mount Ngauruhoe.
Le reste de la journée me réserve une multitude de surprises encore, entre paysage lunaire et lacs couleur émeraude. C'est décidément la meilleure journée de la randonnée.
Notre dernier refuge nous offre un spectacle éblouissant avec un coucher de soleil magnifique derrière les sommets enneigés.
Le dernier jour est bleu et on se trouve toujours à évoluer entre les montagnes du parc.
On boucle la boucle après quatre super jours de marche dans ce parc incontournable de Nouvelle-Zélande. Encore plein de paysages différents et de souvenirs pleins la tête. Je repars de là avec l'impression d'avoir bien galéré mais pour avoir eu l'immense plaisir de déguster des moments inestimables. Vivement la prochaine Great Walk !