La ruée vers l'or
/Après plus d'un mois au sein des châteaux gonflables de Nelson, je me dis qu'il est temps de me tourner vers de nouveaux horizons. Et surtout, commencer à chercher un travail à temps plein pour l'hiver dans la région des Alpes, plus au sud. L'objectif est de reprendre la route en direction de Wanaka, une petite ville nichée au milieu des stations de ski de la région. Pour se faire, Valentina et moi descendons par la "west coast" de l'île.
Mais avant cela nous souhaitons passer par une partie des Nelson Lakes que nous n'avions pas fait lors de notre premier expédition dans le parc. Et là, c'est l'acalmie. Une nuée de "sandfly" nous prend d'assault dès lors que l'on met une jambe hors du van. Pour information, les sandlfy sont des petits insectes volants similaires à nos moustiques qui rendent la vie difficile aux touristes. Cette expérience avec ces petites bêtes est à son apogée après m'être fait attaquer au milieu de la vase pour une photo du lac.
La pause déjeuner se fera plus tard, loin des carnivores sans pitié. Approchant les côtes en début de soirée, la pluie nous accueille à bras ouvert dans cette région qui recense sept mètres de précipitations par an. C'est astronomique, sept fois plus qu'en Bretagne, c'est pour dire ! Difficile de cuisiner sous l'eau, dans le noir, avec le froid...le fast-food de Ronald dans la ville de Greymouth sera notre solution pour remplir nos estomacs. On se dit qu'avec ce temps, autant se rapprocher de notre but, Wanaka. On s'arrête quelques dizaines de kilomètres plus loin dans une ruelle de la ville d'Okitika pour passer la nuit clandestinement.
Le lendemain le ciel gris n'est pas parti. Néanmoins on peut profiter de prendre le p'tit déj sur la plage de la ville...avant de se faire chasser par une nouvelle averse. Allez, on reprend le volant, prochain arrêt les "blow holes" au milieu des "pancakes rocks". Les "blow holes" sont des trous naturels creusés dans les falaises d'où jaillit l'eau de mer en période de marée haute. Malheureusement nous n'avons pas le droit à ce spectacle mais l'endroit reste impressionnant et les rochers ont tout l'air de méga pancakes entassés.
La route nous emmène ensuite vers les deux glaciers les plus visités du pays; Franz Josef et Fox. Nous profitons de la balade qui se dirige jusqu'au pied du premier sous un temps plutôt correct ! Ca fait du bien de se promener enfin, hors de la voiture et renouer avec les grands espaces terrestres. La randonnée très accessible est pas mal fréquentée mais le site est tellement vaste qu'on ne se sent pas fourmi parmi les fourmis.
Due à la fonte des glaciers, il n'est désormais plus possible d'y accéder par voie terrestre. En échange de 300$ (minimum) un hélicoptère vous y dépose accompagné d'un guide. On préfère économiser notre argent et profiter du spectacle d'en bas. La marche dans la vallée est superbe mais l'arrivée au glacier pas des plus impressionnantes. Enfin bon, le détour vaut largement le coup et le déjeuner dans ce décor est top !
En ce qui concerne le second glacier, Fox, il nous est impossible de le discerner derrière l'épaisse couche de nuage qui l'entoure. On décide alors de poursuivre notre route le long de la côte pour atteindre la dernière ville de la West Coast; Haast. La ville est minuscule, bien moins grande que ce que l'on imaginait. Les campings gratuits sont inexistants où alors un peu plus loin dans les terres mais surement infestés de sandflies. On décide alors de s'éloigner de la "ville" en longeant la mer pour trouver un endroit tranquille pour la nuit.
Résultat, on se retrouve à souper sur la plage avec un nouvel ami équin court sur pattes et un chaleureux coucher de soleil !
Le lendemain on se lève tôt pour profiter des points d'intérêts sur notre dernière portion de route jusqu'à Wanaka. La conduite se fait dorénavant à travers les terres, les montagnes et surtout les cours d'eau et chutes d'eau qui longent le bitume. Mention spéciale pour les "blue pools" (piscines bleues) qui portent pour le mieux leur nom ! L'eau est incroyablement clair et d'une couleur turquoise qui ne laisse personne indifférent. Détour obligatoire pour se rendre compte de ce petit joyaux.
On croise quelques grands lacs également, qui apparaissent au détour de la route. Cette portion de notre périple jusqu'à notre destination est vraiment un régal et le temps est nettement meilleur, débarrassé de la pluie ! Le "lunch break" se fait évidemment au milieu de ce décor de rêve, où les montagnes se font de plus en plus hautes.
Après avoir pris notre temps sur cette superbe route, nous arrivons enfin à Wanaka, petite bourgade tranquille, mais secouée lors de la saison hivernale. La ville se situe au milieu des sommets et jouit d'un lac au plus près de ses rues. On profite même des barbecues au gaz gratuits qui longent le lac pour un dîner sous un soleil couchant.
Malheureusement pas de camping gratuit dans la ville, il faut faire quelques kilomètres pour en trouver un le long d'un lac aussi.
Bon le lendemain, c'est l'heure de vérité, chercher du boulot ! Qui est la raison principale pour laquelle on s'est dirigé dans ce coin où il semble bon vivre. Les CV imprimés à la bibliothèque, je me lance à l'assaut des boutiques de ski, ainsi que des bars/restaurants. Malheureusement je cherche pour dans un mois et demi (début Mai) qui est la période la plus creuse, entre la saison estivale et hivernale. Je laisse mon CV au cas où ils auraient des places disponibles dans quelques semaines mais je sens bien ça va être compliqué.
En fait, c'est trop tard pour certaines enseignes qui ont déjà prévues leurs effectifs et c'est trop tôt pour d'autres qui gonflent leurs rangs en fonction de la neige qui arrive plus tard. Tant pis, j'aurais vu par moi même comment se profile la recherche d'emploi en station et je sais maintenant qu'en Mai ce sera compliqué. Il faudra surement trouver autre chose...
Rien de mieux que de retourner au milieu des paysages magnifiques de cette île pour se remonter le moral ! On décide de prendre la route en direction du Mont Cook (le plus haut sommet de Nouvelle-Zélande) pour quelques randonnées au milieu de la nature.
La route encore une fois est vraiment agréable et me rappelle cette fois les déserts de l'ouest américain. L'été a été très sec ici, pas comme sur la côte ouest où toute la pluie se déverse. Ces sont de nouveaux paysages qui s'offrent à nous; des routes plus droites, une végétation moins verte et des montagnes moins grandes.
Sur la carte routière est indiqué un détour sympa. On a du temps devant nous, on se convainc d'y aller. Après 15 minutes de route de gravier, on se demande quand même si ça vaut vraiment le coup... On continue et finalement on arrive à une barrière indiquant l'entrée de l'attraction contre 5$ par voiture. Ça nous embête de devoir payer pour voir mère nature, mais la route passe par des propriétés privées, voilà pourquoi nous devons payer. On s'installe devant la grille pour notre pause déjeuner, qui peut-être nous motivera à payer ! A peine nos sandwichs terminés qu'un couple originaire de Singapour arrive sur le site et découvre la supercherie. Finalement, il nous propose de monter dans leur voiture, c'est eux qui offrent !
La route découle sur un chemin qui mène à une cavité vraiment impressionnante où les aiguilles de calcaire semblent être figées à l'intérieur. Finalement on a bien fait d'être venu pour voir ce secret et rencontré deux quinquagénaires venant d'un pays complètement inconnu !
Mais vous vous demandez où est le Mont Cook ! Notre séjour dans ce coin et ses alentours a été d'une telle beauté qu'il fera l'objet d'un article dédié prochainement !
L'objectif principal de ce départ pour les montagnes étaient à la base un emploi pour cet hiver. Loin d'être rempli, c'est avec joie que nous avons parcouru les routes et les marches qui se sont présentés à nous jusqu'ici. Le voyage est toujours grandiose, les découvertes omniprésentes et il n'y a pas de raison pour que ça change. Alors il y aura surement d'autres opportunités, je ne m'inquiète pas pour la suite !