Il est temps pour moi de retrouver ma chère copilote Alice dans la ville de Christchruch. Ce n'est pas par hasard que nous avons choisi cet endroit car c'est ici que va se dérouler prochainement la mondialement célèbre "color-run" (course de 5 kilomètres basée sur la joie, la couleur et le fun). Nous voulions y participer mais du fait du genou récalcitrant de mademoiselle, nous nous sommes inscrits en tant que bénévole sur la course.

C'est l'occasion pour moi de découvrir cette ville dont j'ai tant entendu parlé. Plus qu'en mal qu'en bien d'ailleurs. Car il faut savoir que Christchurch est la plus importante ville de l'ile du sud (en terme de population et d'activité) et a la particularité de se situer sur une zone hautement sismique. En 2010 et 2011 la ville a été frappé par de violents tremblements de terre de magnitude allant jusqu'à 7. Un tiers des bâtiments du centre ville ont été détruis ou démolis suite aux catastrophes. C'est pourquoi aujourd'hui encore les marques de ces terribles accidents sont présentes et c'est une ville en perpétuel chantier qui s'anime au milieu des grues.

Ils ont quand même réussi à donner un souffle nouveau au "city centre" en déposant ces énormes containers aménagés en magasin, poste, banque, café, restaurant. C'est plutôt une bonne idée de les avoir peint de toutes les couleurs et d'apporter cette solution rapide en attendant la reconstruction complète. Alors les locaux et touristes se retrouvent dans ce quartier nommé "re-start" toujours entourés par les échafaudages et les grues.

La cathédrale se retrouve elle aussi touchée par les dégâts et peine à trouver des fonds pour sa remise en état.

Partout, absolument partout des signes de la reconstruction sont présents. Chaque jour une route en déviation est changée pour un nouveau détour. Mais je m'y sens plutôt bien dans cette ville finalement. Les oeuvres d'art de rue égayent l'ombre des engins de chantier et on sent comme un effort commun à remettre d’aplomb cette ville.

On trouve un peu partout dans la ville des oeuvres plus ou moins grandes qui habillent les façades en chantier. C'est plein de couleur, de positivité et l'énergie qui en ressort est formidable je trouve. Pour moi la ville est loin d'être morose comme on a pu m'avertir...

Repos pour ce ballet pelleteuse/danseuse

La ville comporte plusieurs parcs également qui sont d'une incroyable verdure et de veritables bouffées d'air frais au coeur de la cité.

Bibliothèque public ! - "Cette bibliothèque repose sur votre honnêteté. Emprunter, échanger et donner vos livres =)"

Le dynamisme de la la ville est aussi porté par les expositions qui s'y déroulent. Coup de chance, nous sommes tombé sur une expo consacrée au t-shirt et au street art, tout ça gratuitement ! La qualité des oeuvres et des analyses est excellente, c'est un régal de pouvoir admirer le travail de ces artistes de rue du monde entier. Notamment le travail de ce toulousain (cocorico!) qui consiste à créer une pièce toute de blanc vêtue et à graffer une moitié en sur-abondance. Le résultat est vraiment surprenant ! Bref, en plus des tableaux à l'extérieur, ceux de cette exposition m'ont conquis.

Après avoir passé une bonne partie de l'après-midi dans les salles d'exposition on se fait alpaguer par une personne âgée au moment de sortir du bâtiment. On avait remarqué que quelque chose se préparait dans la dernière pièce de l'expo sans savoir quoi excatement. En effet, le papi nous propose de participer à la vidéo de promotion d'un nouvel appareil de fitness. Ils ont choisi spécialement ce lieu pour profiter de quelques fresques.

On n'est pas pressé alors on accepte volontiers l'invitation. Le créateur du produit nous présente son invention composée essentiellement d'un gros élastique avec une poignée à chaque bout. Il nous montre ensuite les exercices qu'il est possible de faire mais surtout ceux que nous allons devoir réaliser devant la caméra avec d'autres figurants.

Les exercices sont vraiment variés et offrent un travail complet pour l'ensemble des muscles du corps. En plus la longueur de l'élastique est réglable et peut s'adapter au niveau de chacun.

Bref, on enchaîne les exercices debout, sur un bras, seul, à deux, toujours sous l'oeil de l'objectif. Difficile avec Alice de garder son sérieux, nous qui étions seulement venus pour une exposition. Mais la bonne humeur est de mise, tout le monde se prend au jeu et s'encourage. Ils sont quand même contents d'avoir deux petits frenchys dans leur rang !

On a bien rigolé, pas mal transpiré et le droit de passer sur Youtube ! Bon je vous avoue qu'on n'a pas été jusqu'à témoigner devant la caméra des bienfaits du produit mais on a quand même craqué pour s'offrir un instrument de torture chacun avec réduction bien sur.

Si vous voulez voir le résultat ça se passe juste en dessous ! Vous nous verrez apparaître ça et là sur la vidéo.

Le weekend suivant a lieu l’événement pour lequel nous sommes ici : la color run. On est présent aux alentours de 8h00, dans le froid, pour récupérer nos t-shirts et autres instructions concernant la course.

Notre mission : asperger les coureurs de poudre jaune lorsqu'ils passent à notre stand ! En fait à chaque kilomètre, une nouvelle couleur, le but étant donc pour les sportifs d'être couverts de couleur à la fin de la course. D'ailleurs il n'y a même pas de chrono, on s'en fou on est là pour passer un bon moment, en général entre amis ou en famille. Malgré la météo couverte, tout le monde rigole, tout le monde s'amuse c'est vraiment fun ! Et à la fin c'est le bouquet final, une explosion de couleur pour le plus grand bonheur du staff et des participants.

Ce fut vraiment sympa de participer à cette fête où les sourires étaient présents sur toutes les têtes. Maintenant il faut rentrer et décrasser tout ça...

Ces quelques jours à Christchurch ont avant tout été l'occasion de rencontrer les formidables personnes qui nous ont accueillis durant notre séjour dans la ville.

Avant notre arrivée Alice avait fait quelques demandes d'hébergement sur le site couchsurfing. Pour ceux qui ne connaissent c'est un site web qui met en relation des personnes offrant le couchage pour quelques jours avec des voyageurs du monde entier. C'est un système qui marche super bien que j'avais déjà expérimenté dans le Colorado et l'Utah.

Mon acolyte avait reçu pas mal de réponses positives (un profil féminin aiderait-il ?...) dont celle de Murilo, un étudiant brésilien résidant dans un quartier de Christchurch. Sur son profil était précisé qu'il vivait avec trois autres étrangers, bref on fonce !

Arrivés devant leur maison qui semble grande et agréable ce n'est pas Murilo qui nous ouvre la porte mais Pablo, le colocataire originaire d'Argentine. C'est toujours perturbant de débarquer chez des inconnus pour partager leur habitat. Mais le premier contact avec Pablo se passe très naturellement et il nous met vite à l'aise dans leur 5 pièces impeccable.

Keith de España, Elieser de Mexico, Murilo do Brasil et Aimee from England nous rejoignent pour passer une chaleureuse soirée autour d'un bon plat de pâtes concocté par notre hôte espagnol. Aimee est une autre "couchsurfeuse" arrivée il y a quelques jours dans cette joyeuse auberge espagnole. Les échanges se font vraiment facilement avec ces personnalités que nous découvrons avec plaisir !

Mise à part la jeune anglaise, tous travaillent sur Christchurch alors on en profite pour faire nos découvertes citées précédemment dans cet article en journée et passer du temps avec eux le soir. Chaque dîner est préparé par une nouvelle personne pour l'ensemble du groupe mais tout le monde se retrouve dans le salon qui fait également office de cuisine pour discuter, échanger, partager.

On se rend compte que c'est la première fois que l'on rencontre des jeunes étrangers qui ont tout quitté chez eux pour construire leur vie sur le sol néo-zélandais. On savait que ce n'était pas tout rose côté Amérique du Sud mais d'entendre leur histoire, leur parcours et leur vision de leur avenir ici nous interpelle vivement (la France c'est pas si mauvais que ça ;).

Le weekend, un gros barbecue s'organise avec des amis à eux. Attention, argentins et espagnols ne plaisantent pas avec la méthode de grill ! On fini par opter pour la méthode sud américaine qui consiste à mettre en place le papier journal et le charbon autour d'une bouteille de vin pour ensuite retirer celle ci et laisser ainsi circuler l'air pendant la combustion (illustration ci-après pour ceux qui n'auraient pas tout suivi).

On passe un super moment en compagnie de nos hôtes et de leurs amis. On aura vraiment été accueillis comme chez des amis tout au long de cette semaine. On a rencontré des gens formidables d'autres horizons avec une ouverture d'esprit immense encore une fois. De nouvelles personnalités que l'on n'est pas prêts d'oublier.

Nouvelle-Zélande

Chantiers colorés, rencontres dorées