Il était une fois dans l'Otago

L'Otago est une région de l'île du sud qui s'étend des côtes du sud est du pays jusqu'aux massifs alpins de l'île. A quelques dizaine de kilomètres de la capitale Dunedin se trouve le célèbre "Otago central rail trail". Un sentier de 150km qui suit les anciennes traces des lignes de chemin de fer qui convergeaient vers la métropole autrefois.

C'est l'occasion de découvrir la région autrement, à vélo. La route se fait généralement au départ de Middlemarch jusqu'à Glyde. Pour des raisons de coût concernant la navette du retour on choisit plutôt de louer les vélos de Middlemarch et de faire demi-tour après la partie la plus intéressante du trajet selon l'office de tourisme.

On rejoint la toute petite ville de Middlemarch pour récupérer nos montures et préparer notre paquetage pour 2 jours et 120km de vélo. Tente, sacs de couchage, bouffe, crème solaire, lunettes de soleil, on commence à avoir l'habitude sur ce qu'il faut prendre pour nos escapades. L'avantage ici c'est que nos lestes ne seront pas sur notre dos mais dans les sacoches ! On décide de couper en deux le trajet pour pouvoir faire l'aller/retour, mais on fera 50km à l'aller qui prévoit d'avantage de dénivelé positif pour 70km au retour.

Les nuages recouvrent largement le ciel mais notre départ se fait au sec. En selle, c'est parti ! On suit réellement les anciens rails qui animaient la région jadis.  On découvre des vestiges des gares et des trains de la région. Les paysages sont assez secs en raison de la saison estivale bien avancée. Concernant le relief ça monte un peu mais les cuisses ne souffrent pas trop. On prend véritablement notre temps et prenons plaisir à scruter les trésors de ces anciennes gares et villes qui ont l'air figées dans le temps.

Les paysages sont vraiment superbes et le calme des lieux avec les nuages les rendent encore plus dramatique. Surprise sur la route, on trouve deux tupperwares garnis de cookies faits maison. En échange de quelques dollars, nous sommes invités à nous servir avant de reprendre la route. Gourmands comme nous sommes on se jette sur l'occasion tombée du ciel de croquer dans de délicieux cookies. MERCI à cette âme charitable de nous avoir offert ce simple moment de bonheur !

Notre véritable ennemi est le vent qui souffle sévèrement contre nous. On a presque l'impression de faire du sur-place en fin de journée... Notre point de chute pour la nuit se trouve à Waipiata et on a hâte d'y arriver pour stopper cette lutte sans merci contre "Tawhiri-matea", le dieu du vent pour le peuple maori.

Arrivés à Waipiata, on plante notre tente sur le terrain du camping municipal avant d'aller prendre un verre à l'hôtel du village qui a tout l'air d'un saloon du midwest américain. A peine entrés dans l'établissement on ressent tout de suite l'histoire de ce lieu et la bienveillance de ses occupants. J'opte pour une bière bien fraîche alors que ma co-équipière se rabat sur un chocolat bien chaud. On est vraiment deux étrangers dans ce décor de western où se retrouvent les locaux. On attire rapidement l'attention et on rencontre un habitant qui nous propose de nous héberger avec un repas et une bonne douche en prime. Tentant ! Malheureusement, la proposition n'aboutit par car le nombre de bières écoulées par notre hôte ne nous rassure pas et de toute façon il finit par nous oublier... Tant pis, le camping municipal c'est sympa aussi !

Le lendemain on fait un petit crochet pour voir Ranfurly, l'un des principaux arrêts du convoi de l'ancienne ligne de train. Au final ce que l'on préfère c'est franchir ces vieux ponts en bois, ces tunnels creusés dans la terre et tous ces paysages qui nous rappellent les meilleurs western spaghettis. On s'abreuve même sur les rives de la rivière en contre-bas du sentier, il ne nous manque plus qu'une diligence en guise de convoi.

Le soir on est quand même content de raccrocher les vélos pour retrouver nos chaussures de rando. Car on sait que la suite du programme du mois d'Avril est encore riche en randonnée ! Mais on est vraiment content d'avoir découvert cette partie de la région à vélo. Plus rapide que la marche et moins effrénée que la voiture, cette méthode nous a permis de parcourir une distance relativement longue  et d'en profiter pleinement.

Vivement la suite !