Great Walk Part V : Sky is not our limit
/Ca y est, on y est ! C'est parti pour les trois grandes randonnées de la région des fiords. Trois chemins quasi mythiques dans le pays, courtisés par beaucoup et donc avec obligation de réserver à l'avance. Surtout pour Milford, mais on y reviendra quand on y sera ;).
Pour le moment c'est Képler track qui nous intéresse. Un boucle de 60 km qui passe par des forêts denses pour ensuite survoler les lacs Te Anau et Manapouri. L'avantage, contrairement aux 2 autres randos, est que l'on n'ait pas à se soucier des moyens de transport au retour. La ville de Te Anau est la porte d’accès à ces trois randos et nous permet de faire le plein de courses, de repos et d’affaires propres avant d’entamer la marche. Le départ de Kepler se situe à quelques kilomètres du centre ville. Nous optons donc pour un camping avec toutes les facilités en bordure de la ville avant de nous lancer pour les 3 jours de marche. Nous avions réservé quelques semaines auparavant les refuges, enfin les emplacements de camping pour dormir pendant le trek. Arrivant en fin de séjour, et à 35 euros la nuit en hut par personne, nous nous sommes rapidement orientés vers la solution économique de la tente. Avec en bonus la possibilité d’avoir de la pluie lors de notre sommeil.
Un topo de la topo
Toujours armés de nos barres de céréales, la voiture laissée au parking, les sacs sur le dos et avec une motivation inaltérable, nous voilà partis pour 3 jours sur les traces de notre 5ème Great Walk ! Il est nécessaire de rappeler que pour une grande randonnée sous tente, il faut donc amener une tente mais aussi les matelas et surtout le gaz cooker ! Car il est interdit aux campeurs d'utiliser les réchauds présents dans les refuges. En plus des duvets, changes, bouffe, appareil photo,... On a évidemment acheté la tente la moins chère et par conséquent la plus lourde de sa catégorie. Concernant le réchaud, on a pris celui du van, donc une sorte de valise assez encombrante et qui pèse son poids. Ca promet !
La photo traditionnelle du départ
Comme vous pouvez le constater sur le schéma topographique de la rando, notre premier jour est relativement plat avant d'attaquer les choses sérieuses le deuxième jour. C'est donc sous un ciel fourni que nous avançons tranquilou jusqu'à notre premier camp de base. On fait la rencontre d'un couple d'amis américano/singapourien avide d'aventure mais pas vraiment téméraire. On les abandonne donc au bout de quelques heures pour qu'ils fassent demi tour. On progresse à travers une forêt dense qui offre quelques points de vue sympas sur le lac Manapouri. Le problème de la forêt à cette période chaude et humide ce sont les "sand flies". Souvenez-vous, ces adorables moustiques propre à la Nouvelle-Zélande. A peine 5 minutes de pause boisson suffisent pour être couvert de ces voraces assoiffés.
Un résident du coin
Les rives du lac Manapouri
On écope de quelques gouttes mais rien de bien méchant. A peine au bout des 22 premiers kilomètres, nous nous extirpons des sous bois pour atterrir dans une superbe vallée immaculée par la lumière quasi rasante du soleil. Ça fait du bien de retrouver les grands espaces et de sortir de l'ombre des arbres. Quelques dizaines de minutes plus tard nous passons devant le refuge bien chauffé avant d'arriver à notre "campsite" pour la nuit. On monte vite la tente avant qu'il ne fasse nuit noire et mettons à l'abris nos affaires avant que la pluie se mette sérieusement à tomber.
Avant le "diner" nous allons jeter un coup d'oeil à la cascade située à 20 minutes à pied du campement. Malheureusement les conditions sont parfaites pour nos amis moustiques et il nous est impossible de profiter pleinement des belles chutes d'eau. On fait demi tour pour se mettre à table !
Comme pour toutes les randonnées jusqu'ici, les journées sont pas mal longues et fatigantes et nous suivons volontiers le rythme de notre astre le plus chaleureux. C'est donc après quelques conversations avec les autres voyageurs et quelques pages de livre que nous fermons les yeux.
La vallée prise dans l'étau de nuages
Au réveil, nous découvrons la vallée dégagée mais les pentes des reliefs couvertes d'un épais manteau nuageux. On espère que ça va se dissiper pour cette journée prévue sur les hauteurs du trek.
La première partie de la journée consiste à grimper 750 mètres de dénivelé positif sur une courte distance avec nos gros paquetages. Une belle pente donc à avaler dans les nuages. Pas très réconfortant tout ça... Surtout que le premier point de vue hors de la forêt offre une vue nulle puisqu'il se situe en plein dans les nuages. On poursuit notre route et on aperçoit quand même l'épaisseur du coton qui nous entoure s'amincir. Jusqu'à arriver à ce moment où on dépasse cette brume, que l'on passe sur un autre flanc de la montagne, et là, c'est la claque du siècle !
Une mer de nuage onctueuse et délicieuse, un régal ultime pour les yeux. Je pense que les images valent bien mieux que de longs adjectifs...
WC perchés
Je vous donne un peu de répit, pour reprendre votre souffle devant ce spectacle inouïe. Nos efforts n'étaient pas fortuits. On prend tout le temps d'admirer cette scène incroyable à 360°. On ne se lasse pas de voir ces pics percés cette couche nuageuse dans laquelle on a envie de plonger.
Les kéas prennent la pose
La descente se fait dans la même journée et malheureusement ça se complique pour ma co-équipière. Déjà que le genou n'était pas vraiment au rendez-vous, c'est maintenant au tour de la cheville de subir une foulure. Je lui propose donc mon aide pour alléger son "fardeau" sur ses épaules =). En plus de cela, le temps devient très menaçant alors je prends de l'avance pour arriver au campement. A peine arrivé, la pluie fait effectivement son apparition. Il ne faut pas tarder de monter la tente pour mettre nos affaires au sec. Notre toile est vite montée et heureusement il y a quand même un abri pour manger sans la pluie.
Le jour suivant la pluie est bien loin et nous continuons vers le parking du départ. Pas grand chose à signaler si ce n'est les images de la veille qui ne cessent de tourner en boucle dans nos têtes.
On n'oubliera certainement jamais ce moment où l'on a émergé des nuages pour avoir ce spectacle unique de mer de nuage. Encore une belle surprise dans cette aventure qui nous cesse de nous surprendre.