A la poursuite du printemps

Après avoir chevauché les terres d’Alaska, je poursuis ma route toujours en compagnie de Christin et ‘Merle’ son véhicule tout terrain. Nous nous orientons vers le sud pour échapper à la fonte des neiges dans cette partie du pays. En effet, les mois d’Avril et Mai sont généralement une période de transition à la verdure pour reprendre ses droits. Mais en attendant toute végétation est grise et la boue jonche les routes et sentiers.

On décide de mettre le cap sur Vancouver Island où le printemps a déjà dû s’installer. 1500 kilomètres nous mèneront vers Prince Rupert où l’on prendra un ferry pour Port Hardy, à la pointe nord de l’île.

Du Yukon à l'île de Vancouver

On traverse le sud du Yukon où la neige est encore présente et les lacs encore gelés. Puis l’on passe en Colombie Britannique où la végétation commence à changer. La neige disparait et les troncs des arbres s’épaississent. On quitte définitivement le climat subarctique du Yukon.

La fonte se fait lentement...

See ya Yukon!

Il n’y a pas beaucoup de choses à voir le long de la route. En plus notre ferry est seulement dans 3 jours. Mais on décide quand même de faire un léger détour par Hyder, une petite communauté en Alaska à la frontière avec le Canada.

La route qui y mène est l’occasion de voir un glacier qui borde la route. Décidément, l’hiver nous poursuit !

Glacier près de Stewart, BC

Juste après le village de Stewart au Canada se trouve Hyder en Alaska. Aucun barrage frontalier pour s’y rendre car la route est un cul de sac vers les sommets environnants. Notre objectif est d’aller observer un autre glacier au bout de cette route. Malheureusement, après une trentaine de kilomètres, la neige nous bloque l’accès. On fait demi tour et on prend le temps de découvrir la fille fantôme de Hyder. Il y a encore quelques habitations mais le centre ville est à l’abandon, délaissé par ses habitants. C’est ce qui en fait l’attraction première à vrai dire.

Pour retourner du côté canadien, il y a par contre un poste avec 4 douaniers qui vérifient les passeports et posent les questions usuelles pour entrer dans le pays. Plutôt étrange après avoir passé 1 heure de l’autre cote de la frontière. Pas de bol, ils profitent de l’occasion pour une fouille intégrale de notre véhicule… Après une demi heure à avoir fouillé et retourné la voiture ils nous indiquent que l’on peut poursuivre notre route. Ils reconnaissent que c’est un peu ridicule, mais bon ils sont payés pour ça et le font tout de même avec le sourire.

Entrée à Hyder en Alaska

Ce qui tient debout encore

Personne ne fera le plein ici

Barrage douanier canadien à la sortie de la ville

Nous voila repartis pour Prince Rupert où notre ferry nous attend pour le lendemain matin. Sur le bord de la route; surprise ! Un ours noir mange tranquillement aux abords de l’asphalte. On s’arrête quelques instants pour prendre des photos depuis la voiture mais il n’a pas l’air d’avoir peur de nous et continue son festin. Le printemps est clairement devant nous !

Hey!

Grosse boule de poil

Le lendemain la météo n’est pas excellente mais on est quand même excités à l’idée de naviguer à travers les eaux qui bordent la côte canadienne. On reste tout de même contemplatif devant ces paysages et la brume qui hante les pentes ajoute une touche dramatique.

A bord du ferry

Dans les coulisses des cuisines

Sa majesté la reine du Canada...

On passe la nuit à bord et au réveil les nuages se sont dissipés.

On se faufile entre les terres

On arrive finalement à Port Hardy qui nous ouvre la voie vers cette île bien différente du Yukon et de l’Alaska. Tout est vert ici ! Les routes sont plus étroites et escarpées. On aperçoit depuis la route les tendances tropicales de l’île.


A propos de l’île de Vancouver :
- longue de 460km, elle s’étend au maximum sur 80km
- elle équivaut à la Belgique en terme de superficie
- avec 750 000 habitants, elle regroupe environ 20% de la population de la Colombie Britannique
- la sylviculture, le tourisme et la pêche sont les principales activités économiques de l’île
— Wikipédia

On file directement rejoindre Laura à Nanaimo, une amie de Christin tout droit venue d’Allemagne. Elle nous accompagnera pour les 3 prochains jours sur l’île.

On nous avait dit qu'il n'y a rien à faire à Nanaimo mais le parfum du printemps qui flotte dans l'air nous fait un bien fou. Et se balader dans cette petite ville après la grisaille des derniers jours fait un bien fou.

Un moyen de transport comme un autre à Nanaimo

Les bancs sont prêts à accueillir le printemps

Le voilà tiens

Les marchés reprennent du service et des couleurs

On se rend du côté de Tofino, un spot mondialement connu par les amateurs de surf.

Découverte de l'île

La route est ponctuée par de nombreux sentiers qui mènent aux luxuriantes forêts de l’île. En effet, avec toute la pluie que reçoit la région, les forêts sont dites tropicales ici. Tout est incroyablement vert et humide. Et même les arbres morts au sol sont le refuge pour de nouvelles plantes venues coloniser son tronc. Il y a vraiment une belle énergie qui émane de ces lieux 100% organiques.

Cache-cache avec un pont

Arbre velu

La vie est partout

Les arbres peuvent s'imposer ici

Le trio gagnant

Et puis on découvre les longues plages de Tofino qui offrent de somptueux couchers de soleil.

Le lendemain la pluie est omniprésente alors on s’oriente vers des activités plus intérieures. On visite notamment l’aquarium qui recense de belles espèces aquatiques de la région. Ce qui est cool, c’est qu’ils pêchent les animaux marins pour les montrer aux visiteurs pour ensuite les relâcher dans leur habitat naturel.

On en profite également pour aller goûter quelques bières locales à la brasserie de la région.

Le changement par rapport au nord du pays est drastique. On se retrouve presque dans un autre pays, qui me rappelle d’ailleurs une partie de la Nouvelle-Zélande. L’hiver est derrière nous et la découverte de l’ile nous attend !