Sur Vancouver Island, tout le monde vous parlera de l’incontournable randonnée “West Coast Trail” qui longe la côte ouest de l’île comme son nom l’indique. Et puis quand vous discutez avec des locaux, vous apprendrez l’existence d’une autre randonnée au nom de “Juan De Fuca Trail”. Pas besoin de réserver à l’avance pour celle-ci, des emplacements de camping moins cher et un trail moins fréquenté avec des paysages similaires. On va plutôt s’orienter vers cette deuxième option.

Situé à seulement 1h20 de notre HelpX à Metchosin, on décide de prendre un break de 3 jours pour cette aventure en forêt tropicale.

Le trail commence d’une plage pour finir à une autre située 47km plus loin. Il faut bien s’organiser pour répartir l’effort sur les différents jours en fonction de la difficulté de la portion. On se donne donc 3 jours et 2 nuits pour effectuer cette randonnée.

On gare la voiture à l’extrémité sud du chemin pour ensuite faire du stop et trouver une voiture qui nous emmènera au nord de la randonnée. Comme ça, pas de souci pour trouver un aimable automobiliste après 3 jours de marche.

Après 20 minutes au bord de la route, un gentil couple de retraités s’arrête pour nous emmener au début du trail.

Première étape, rejoindre le début du trail

L’objectif de la première journée est d’atteindre Sombrio Beach à 20 km. Le début du trail est plutôt cool et longe la plage tout en progressant dans la forêt. Forêt toujours luxuriante, verte et humide qui nous protège bien des chaleurs.

Après quelques kilomètres, le chemin devient de plus en plus boueux et difficile d’accès. La marche se fait très lente à une allure de 35 minutes par kilomètre. Chaque pas est l’occasion de s’enfoncer dans la boue et de nombreuses branches et autres troncs ralentissent encore plus notre progression.

On se rend compte qu’il sera difficile d’atteindre notre objectif du jour et préférons s’arrêter au camping situé avant Sombrio Beach, après une journée entière à randonnée.

Notre campement est loti dans la foret, non loin de l'océan. Comme sur la rando, le camping est peu fréquenté et très calme. Après un délicieux repas aux noodles, on se glisse dans nos duvets pour récupérer des efforts de la journée. On espère que ça ira mieux le lendemain sans trop y croire.

Le lendemain, un grand soleil nous accueille et nous convainc de revoir complètement nos plans pour la rando. En effet, le chemin est dans le même état déplorable que la veille alors on décide de marcher jusqu’à Sombrio Beach, profiter de la mer et du soleil pour ensuite refaire du stop et atteindre la fin de la randonnée pour profiter de l’autre plage et marcher sans les gros sacs le dernier jour.

En arrivant au parking de Sombrio Beach, il nous faut 2 minutes seulement pour trouver un couple acceptant de nous conduire quelques kilomètres plus au sud. Les portions de trail accessibles en voiture sont très fréquentées alors que les autres sont quasi désertes.

Super, on ne perd pas de temps pour marcher les 2 petits kilomètres qui nous séparent maintenant de Mystic Beach.

Pont suspendu pour rejoindre Mystic Beach

On atteint finalement Mystic Beach et ses nombreux visiteurs qui viennent y passer la journée. On découvre notre campement, à deux pas des galets. Le soleil se couche progressivement au loin et les touristes du jour quitte peu à peu le site pour laisser place au calme des lieux. On fait un feu sur la plage pour cuisiner notre repas du soir, le même que la veille mais avec une note paradisiaque cette fois.

On est content d’avoir changé nos plans pour être plus relax et profiter pleinement des lieux qui nous entourent.

Le lendemain on décide de progresser vers Bear Beach et se séparer pour que chacun aille à son rythme :) La météo est moins clémente mais la beauté de la forêt demeure intacte malgré les nuages. Sans le gros sac à dos et avec mes écouteurs vissés dans chaque oreille, j’arpente à une bonne cadence le trail moins boueux qu’au nord.

On se retrouve finalement au campement à Mystic Beach et rencontrons une personne qui travaille pour les parcs de Colombie Britannique. Je discute un peu avec lui pour lui faire part de nos impressions mitigées sur les conditions du trail. Il nous explique alors que des pluies exceptionnelles ont ravagé la région ces dernières semaines et que c’est le début de la saison alors ils n’ont pas encore eu le temps de tout nettoyer. Ce qui expliquerait ces conditions difficiles.

Bref, nous profitons de la corde installée sur la plage qui se balance au dessus des vagues avant de rejoindre notre voiture et repartir en direction de Metchosin.

Après 3 jours les pieds dans la boue, mais surtout au milieu des forêts réconfortantes et des plages idylliques, on aura bien marché et surtout bien profité de cette nature toujours aussi généreuse. Même en randonnée il faut savoir remettre en question ses objectifs et toujours être flexible face aux imprévus !

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La flexibilité en randonnée